Te
Kooti est né en 1830. Il était membre de la tribu Rongowhakaata,
de Poverty Bay. Il n'était pas chef, mais il est devenu un des guerriers
les plus redoutés à cause de ses batailles féroces et de sa forte
personnalité.
Dans son enfance, Te Kooti a été instruit dans une
école missionnaire protestante anglicane - l'école de Whakatao,
de la "Church Missionary Society". Il a reçu le nom de Te Kooti
lors de son baptême. Son nom ancestral Te Turuki était celui de
son oncle.
Jeune homme, Te Kooti faisait du commerce avec les
Européens autour de sa région, The Bay of Plenty. Il était également
marin. Te Kooti connaissait et comprenait bien les Européens. En
1865, il lutta aux côtés des troupes gouvernementales pendant la
bataille de Waeranga-a-Hika contre les Hauhaus. Il fut soupçonné
d'avoir fourni des minutions aux guerriers à l'intérieur du pa.
Il fut arrêté mais relâché, faute de preuve.
En 1866, Te Kooti fut arrêté à nouveau, cette fois-ci
pour espionnage. Bien que n'ayant jamais participé dans des batailles
contre le Gouvernement, il fut déporté aux Iles Chatham (au large
de la côte de l'Ile du Sud).
En 1867, pendant son exil, Te Kooti fonda le mouvement
Ringatu, basé sur le mouvement de Hauhau. Ringatu veut dire "la
main levée". La plupart des autres prisonniers de l'Ile se sont
convertis au culte de Ringatu. On considérait Te Kooti comme le
porte-parole de Dieu.
Le 4 juillet 1868, Te Kooti réussit à s'échapper
de l'Ile. Le plan était très bien organisé. Un bateau, "The Rifleman"
a jeté l'ancre aux Chathams, apportant des vivres. Te Kooti et les
autres prisonniers ont maîtrisé les soldats de garde, réussissant
ainsi à capturer "The Rifleman" et son équipage. Il n'y eut qu'un
mort - un membre de l'équipage du "Rifleman". Le bateau, sous le
commandement de Te Kooti, avec presque tous les prisonniers à son
bord, a mis le cap sur Whareongaonga, sur la côte est, au sud de
Turanga, et ils y sont arrivés le 10 juillet. C'est là que Te Kooti
a relâché l'équipage du "Rifleman".
On recevant les nouvelles
de l'évasion de Te Kooti, l'officier responsable de sa déportation
aux Chathams, lui envoya un message exigeant qu'il se rende. Te
Kooti refusa, disant qu'il n'attaquerait pas sauf s'il était attaqué
lui-même. Te Kooti et son groupe étaient bien armés, avec les munitions
du "Rifleman".
Un groupe de colons et de Māoris favorables au
gouvernement se réunirent, afin d'arrêter Te Kooti.
(Les derniers troupes britanniques avaient été retirées
de Nouvelle Zélande en 1870. Le Gouvernement britannique pensait
que le Gouverneur de la Nouvelle-Zélande, le Gouverneur Grey, était
incapable de mettre fin aux guerres, et que les batailles entre
Māoris et colons allaient de toute façon continuer indéfiniment.
Depuis le départ des troupes britanniques, les colons et les Māoris
pro-gouvernement formaient la force de frappe de la colonie)
Selon le service du télégraphe, ( nouvellement ouvert
entre Napier et Wellington, ) le 14 juillet 1868, 40 colons et 80
Māoris pro-gouvernementaux descendirent à Turanga (Gisborne),
pour se saisir de Te Kooti. Te Kooti a gagné chaque fois, dans plusieurs
escarmouches. Il a mené avec succès plusieurs raids dans la région,
semant la peur parmi les colons. Te Kooti et ses hommes semblaient
surgir de nulle part, lors de leurs raids-surprise.
En 1869, de l'or a été découvert dans les montagnes
des Kaimanawa, qui faisaient partie du territoire de te Kooti. Il
fallait à tout prix capturer Te Kooti pour libérer le passage menant
ver l'or. Traqué par la milice coloniale avec ses Māoris alliés,
Te Kooti s'enfonça de plus en plus à l'intérieur du pays, dans une
région difficilement accessible des montagnes d'Urewera.
Afin d'aider te Kooti, une tribu locale lui conseilla
de s'installer dans un pa nommé Te Porere. Te Kooti accepta cette
offre, et pendant deux mois, il travailla au renforcement du pa.
Lorsque la milice réussit finalement à trouver Te Porere, Te Kooti
se trouvait inférieur en nombre, à 2 contre 1. Malgré cela, il fallut
quand même plusieurs jours et une bataille féroce avant que la milice
ne réussisse à s'emparer de Te Porere. Te Kooti n'était pas dans
son pa. Il avait réussi à s'échapper.
Toujours traqué, Te Kooti trouva finalement refuge,
entre 1873 et 1883, dans le "King Country", protégé par le roi Māori
Tawhiao. En 1883, Te Kooti obtint officiellement le pardon du Gouvernement.
Il mourut à Wainui, où un marae fut construit après son décès survenu
en 1893.
Le Māori était un
guerrier courageux et féroce. Son lien spirituel à sa terre,très
fort, l'amenait à lutter avec force et conviction. Les soldats britanniques
avaient beaucoup de respect pour ces guerriers féroces. Cependant
le Māori perdait lentement et inévitablement sa terre, non seulement
à cause de l'armement supérieur des soldats britanniques, mais aussi
à cause de l'arrivée continue des colons.
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