Le matin
du 11 mars 1845 Hone Heke Pokai, Chef du tribu Ngapuhi de Northland,
s'unit à un autre chef, Te Ruki Kawiti, pour passer à l'action.
Hone Heke avait auparavant, en trois occasions différentes, abattu
le mât où l'Union Jack était levé ceremonieusement chaque jour.
La première fois le 8 juillet 1844, la deuxième fois le 10 janvier
1845 et la troisième fois le 19 janvier 1845. Malgré ces actes de
Heke, les Britanniques ne pensaient pas du tout qu'une guerre était
en train de se préparer.
Hone Heke avait été parmi les Chefs à signer le Traité. Heke et
Te Kawiti n'étaient pas contre le maintien de bonnes relations avec
les Européens, mais ils avaient été vite déçu par ce qu'ils ressentaient
comme l'oppression du Gouvernement et par la disparition rapide
de la terre Māori. Certains Européens faisaient commerce de la terre
sans le consentement des Chefs.
Tous les Māoris étaient maintenant bien armés de mousquets, et
les colons dans l'extrême nord du pays furent les premiers à ressentir
la colère Māori. La première attaque à Kororareka est connue dans
l'histoire comme "The Flagstaff War" (La guerre du Mât). Les Britanniques
furent pris complètement par surprise. Ils se trouvaient surpassés
en nombre, à 4 contre 1.
Pendant la lutte féroce, la réserve de minutions des Britanniques
explosa soudain, propageant le feu aux immeubles proches. Sans minutions,
et les Māoris tenant bon, les Britanniques battirent en retraite
jusqu'aux bateaux ancrés dans la baie. Depuis le navire "The Hazard",
le Lieutenant Philpotts ordonna le bombardement de Kororareka. En
réponse au bombardement, les Māoris pillèrent la ville.
Il est intéressant de noter que beaucoup de Māoris avaient adopté
la foi chrétienne, et n'avaient rien contre l'église chrétienne.
Heke lui-même était devenu chrétien, et pour cette raison ni l'église
anglicane, ni l'église catholique de Kororareka ne furent détruites
par les Māoris.
Lorsque la bataille fut calmée, l'évêque Selwyn ( premier évêque
anglican nommé en Nouvelle Zélande ) et un autre pasteur, allèrent
en ville pour parler avec Heke et Te Kawiti. Ils furent reçus chaleureusement
et avec respect.
Les colons d'Auckland entendirent parler de la prise de Kororareka
quelques jours plus tard. Ce fut la panique générale - Kororareka
étant la 5ème ville de Nouvelle Zélande. Beaucoup de colons vendirent
rapidement leur terre à moindre prix, et quittèrent le pays immédiatement.
Auckland fut placé en état de défense,
en attendant l'arrivée des troupes de renfort d'Australie. Le 22
avril, 215 soldats du 58ème régiment sont arrivés à Auckland. Ils
ont aussitôt repris la mer pour Kororareka. A leur arrivée ils ont
commencé par une marche de 15 miles à travers la brousse jusqu'à
Puketutu, "pa" (village Māori fortifié) de Heke. Il leur fallut
quatre jours pour y arriver.
Heke était en train de construire son nouveau pa de Puketutu, mais
des disputes fréquentes avec la tribu voisine, une tribu pro-gouvernementale,
retardaient l'achèvement des fortifications, et un des côtés du
pa n'était pas terminé. Malgré la faiblesse du pa, Heke et son allié
Kawiti étaient déterminés à se battre contre les Britanniques.
En arrivant, les soldats britanniques ont commencé par attaquer
le côté faible du pa. Alors qu'un groupe de soldats avançait pour
attaquer le pa et Heke, qui se trouvait à l'intérieur, Kawiti et
ses guerriers ont soudain surgi de la brousse avoisinante, prenant
les soldats à revers, et attaquant leurs lignes arrières. Les soldats
furent obligés de battre en retraite, après avoir perdu un quart
de leurs effectifs.
Une fois de plus, Heke et Kawiti avaient gagné la bataille. Cependant,
Puketutu fut la dernière grande bataille rangée, au Nord, entre
les Māoris et les troupes britanniques. Après Puketutu, Heke est
retourné à son ancien pa de Te Ahauhu. Mais, un jour qu'il il en
était absent, les chefs pro-gouvernement Te Taonui et Waaka Nene
ont pris Te Ahauhu. Heke, blessé, n'a pas réussi à reprendre Te
Ahauhu.
Malgré leur victoire, les Māoris se sont rendu compte qu'un
combat rangé contre des soldats bien organisés était risqué. Le
Māori était très efficace et plus à l'aise dans les raids surprise
et les embuscades.
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