Découverte
Colonisation
Les guerres Néo-zélandaises
Le Maori
Biographies
La Nouvelle-Zélande aujourd'hui
Autres sujets
Articles en anglais
Plan du site
Qui je suis
Contact
 

La Boutique Néo-Zélandaise - livres, musique ...

DVD documentaires

Vidéos de la culture Māori
La Nouvelle-Zélande en France - lire la suite ...
 
Britannica iGuide
 
 
 
 
 
 
La Nouvelle-Zélande dans l'histoire
 
Drapeau Néo-Zélandais
In english
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour
Les guerres du Mousquet
Biographie de Hongi Hika : 1772 - 1828
Grand chef guerrier de la tribu Nga Puhi

Hongi Hika fut le plus renommé des guerriers Māori. Il était membre de la tribu Nga Puhi, et oncle de Hone Heke. Les Nga Puhi étaient descendants de l'ancêtre "Puhi moana ariki", d'où vient le nom Nga Puhi.

Hongi Hika est né près de Kaikohe, dans le nord de la NZ. Il a déclaré à des explorateurs français, en 1824, qu'il était né l'année de la mort de Marion du Fresne, (tué en 1772).

"Hongi" veut dire "odeur". Ce mot est dérivé du mot "salutation". Cela se rapporte à la salutation traditionnelle Māori, le "hongi", où deux personnes se frottent doucement le nez et le menton. Hika vient de "ika" qui veut dire "poisson". Le poisson tenait une place importante dans la vie du Māori.

Hongi Hika fut le maître des régions nord et ouest de la Baie des Iles, dans l'Ile du Nord. Il était un homme mur au sommet de sa puissance lorsqu'il mourut en 1828. Il était le 3ème fils de Te Hotete (et de sa seconde femme, Tuhikura). Il descendait, à la 9ème génération, de Rahiri, ancêtre de Ngati Rahiri, lui-même descendant de Puihi-moana-ariki, ancêtre des Nga Puhi. Comme Ngati Rahiri et Ngati Rehia, Hongi était très proche de Ngati Tautahi et de Ngai Taweke.

La défaite de la tribu Nga Puhi par les Ngati Whatua, lors de la bataille de Moremonui, à "Maunganui Bluff", en 1807 ou 1808 fut un évènement marquant de la vie du jeune Hongi.

Pokaia, l'oncle de Hone Heke, était depuis longtemps en guerre contre Te Roroa et deux autres membres du même "hapu" (lignée), la lignée des Ngati Whatua . Certains des Nga Puhi étaient armés de mousquets, mais Murupaenga, chef des Ngati Whatua, leur tendit une embuscade, et les battit en sachant mettre à profit le temps nécessaire à recharger leurs armes.

Pokaia fut tué, ainsi que le père de Te Whareumu, Manu (Rewa) et Te Koikoi, et deux frères de Hongi. Hongi et Te Koikoi échappèrent à la mort en se cachant dans un marais. A la nuit tombée, Hongi et Te Koikoi purent s'enfuir, avec une poignée d'autres survivants.

Il semble qu'après cette bataille Hongi ait pris la succession de Pokaia, comme chef guerrier. Non seulement il se trouvait dès lors dans l'obligation de venger la défaite de son peuple, les Nga Puhi, mais il en éprouvait aussi très fortement le désir à titre personnel.

C'est pendant des campagnes contre les chefs Te Roroa, Te Rarawa et Te Aupouri, dans le nord, que Hongi fut de plus en plus convaincu de l'efficacité de la nouvelle arme de guerre, le mousquet, … si toutefois on en possédait un nombre suffisant.

En 1815, Hongi était le chef incontesté de son peuple. C'est cette année-là que mourut son frère aîné, Kaingaroa, né de la première femme de son père, Waitohirangi

Hongi désirait ardemment créer des contacts et des liens commerciaux avec les visiteurs européens. En 1814 il se rendit à Sydney, en Australie, à bord "l'Active". Cette visite encouragea le missionnaire Samuel Marsden, aumônier de New South Wales, en Australie, dans son projet d'établir une mission de la "Church Missionary Society" dans la Baie des Iles, dans l'Ile du Nord de la Nouvelle-Zélande. Cette mission vit le jour dès 1814, sous la protection de Hongi, et multiplia les escales de navires dans la région. L'installation des missionnaires servit ainsi les desseins de Hongi.

Hongi protégeait non seulement les missionnaires, mais aussi les marins, contre son propre peuple. Il savait qu'une réputation de sécurité dans la Baie des Iles attirerait les Européens, augmentant les occasions de faire du commerce de nourriture mais aussi de produits de la technologie européenne, comme les outils agricoles et les armes de guerre.

D'autres missions s'établirent par la suite à Kerikeri et à Waimate, toujours sous la protection de Hongi. Mais les relations de Hongi avec les missionnaires lui causèrent aussi certains problèmes. D'autres chefs Māori protestèrent auprès du Révérend Marsden au sujet du monopole exercé par Hongi.

De leur côté, les missionnaires provoquèrent la colère de Hongi en refusant de faire du commerce d'armes ou même de les réparer, mais aussi en évinçant le missionnaire Thomas Kendall, qui avait une liaison avec une femme Māorie.

Malgré tout, Hongi continua à les protéger. Il savait que si les missionnaires se retiraient de la Baie des Iles, les Européens n'y viendraient plus et que le commerce déclinerait. C'était en fait ses propres intérêts qu'il défendait, pas ceux des missionnaires.

Même si Hongi préférait le commerce des mousquets et de la poudre, il appréciait également les outils en fer des missionnaires. Les outils agricoles, utilisés par les très nombreux prisonniers de guerre faits par Hongi lors de ses expéditions dans le sud à partir de 1818, permirent une véritable révolution agricole, en termes de récolte et de productivité.

Hongi expérimenta la culture du blé et du maïs dans sa propre région de Waimate. Mais il concentra son effort sur la culture des pomme de terres, pour obtenir une très forte production et pouvoir les échanger contre des mousquets et de la poudre quand les bateaux européens arrivaient.

Hongi, qui avait adopté la réligion chrétienne, se rendit en Angleterre en 1820, avec le missionnaire Thomas Kendall et un jeune chef de tribu du Waikato. A Cambridge, ils aidèrent le professeur Samuel Lee à la réalisation d'un dictionnaire Māori, en vue d'éditer une Bible en langue Māorie.

En Angleterre, l'apparence exotique et le visage tatoué de Hongi ne manquèrent pas d'attirer l'attention. Le roi George IV reçut Hongi et lui fit présent d'une malle remplie de cadeaux, en reconnaissance de l'aide apportée par Hongi aux progrès de la religion chrétienne chez les Māori. On lui offrit aussi une armure, qui lui valut une réputation d'invulnérabilité et contribua à démoraliser ses ennemis.

Mais ce qui intéressait Hongi c'était de se procurer des mousquets: et il réussit à en obtenir.

Sur la route du retour en Nouvelle Zélande, Hongi s'arrêta à Sydney, en Australie, où il échangea aussitôt les cadeaux du roi George contre des mousquets et des munitions. En rentrant en Nouvelle Zélande avec ses cadeaux "convertis", Hongi put mener des raids dévastateurs contre les tribus ennemies de la sienne.

Ces acquisitions ont rompu l'équilibre du pouvoir dans la Baie des Iles, provoquant une course aux armements, ce qui eut de graves conséquences pour presque toute la Nouvelle-Zélande pendant les deux décennies à venir.

Tout d'abord, d'autres tribus dans la Baie des Iles se sont procuré des mousquets pour se défendre contre Hongi. Ensuite, les tribus du nord, bien armées, attaquèrent les tribus plus au sud, qui n'avaient pas de mousquet.

Les mousquets étaient souvent en mauvais état et inefficaces, et, dans bien des récits, on exagérait le nombre de leurs victimes ; mais les tribus qui avaient seulement entendu parler de ces terribles armes vivaient dans la crainte, et ce sentiment de panique a beaucoup contribué aux victoires des Nga Puhi, entraînant de graves perturbations de la vie sociale.

Image : On donne l'alerte à l'intérieur d'un pa Māori

McDonald, James Ingram, 1865-1935 : Alarm in a Māori pa 1906.

Alerte dans un pa Maori
L'utilisation de cette image (sous quelque forme que ce soit) est soumise à l'autorisation de la Bibliothèque Nationale "Alexander Turnbull", de la Nouvelle- Zélande Te Puna Mätauranga o Aotearoa
   
Le trafic de têtes

Les tribus qui n'avaient pas de mousquets pour se défendre trouvèrent bientôt le moyen d'en obtenir. Il y avait une très forte demande de la part des marchands européens pour des têtes tatouées et naturalisées.

En temps de guerre la coutume Māori était de couper les têtes des victimes et de les naturaliser, pour ensuite soit présenter la tête à la famille d'un guerrier qui avait été tué, soit garder la tête comme souvenir de guerre. Grâce à ce nouveau marché lucratif, les guerriers Māori commencèrent à tendre des embuscades à n'importe quelle tribu, uniquement pour obtenir des têtes à échanger contre des mousquets.

En temps de guerre, la coutume était aussi de prendre les survivants de la tribu vaincue pour en faire des esclaves à vie. Les malheureux esclaves furent également tués, et leurs têtes vendues contre des mousquets. Bientôt, il devint difficile pour les Māori de trouver des têtes. Il y avait toujours des mousquets disponibles, mais les têtes commençaient à manquer.

Les nouvelles concernant ce marché de têtes parvinrent en Angleterre, provoquant un grand scandale. La Nouvelle-Zélande n'étant pas encore une colonie, le gouvernement britannique ne pouvait pas faire grand chose. Cependant, en 1831, il réussit à faire voter une loi interdisant le marché de têtes naturalisées entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

A partir de cette date, le trafic de têtes a presque cessé.

Les prisonniers de guerre de Hongi furent soumis au travail forcé dans les champs, pour produire plus de pommes de terre, en particulier, et d'autres denrées, à échanger contre encore plus d'armes. La spirale guerre - commerce - plus de guerre atteignit son point culminant dans les années 1820.

Hongi était un génie militaire. En 1818, lors d'une expédition parfaitement réussie, Hongi et Te Morenga avaient attaqué, avec leurs forces respectives, des objectifs différents.

Mais, de 1821 au 1823, sous l'inspiration de Hongi, de grandes expéditions composées de centaines de guerriers ont quitté la Baie des Iles et Hokianga, chaque section menée par ses propres chefs, mais pour atteindre un objectif commun.

En 1821, Hongi mena une expédition contre Te Hinaki, des Ngati Paoa au "pa" de Mau-inaina, sur l'Isthme de Tamaki. Puis il attaqua les Ngati Maru au "pa" Te Totara, près de ce qui est Thames aujourd'hui. L'année suivante, les tribus du nord se sont à nouveau rassemblées pour attaquer les tribus du Waikato. Il y eut beaucoup de morts dans la panique provoquée par les tirs de mousquets.

En 1823, après avoir remorqué des "wakas" (pirogue - un long tronc d'arbre creusé; "waka taua" - pirogue de guerre) pendant douze jours par voie de terre, les forces combinées attaquèrent Ngati Whakaua et Te Arawa sur l'ile de Mokoia, à Rotorua.

Toutes ces campagnes furent couronnées de succès. Mais, directement, ou indirectement, elles ont décimé la population. De plus, toutes ces expéditions exercèrent une forte pression sur les tribus des régions de Waitemata, la Baie de Plenty, Tauranga, Coromandel et le Waikato. Une série de conflits et de migrations a commencé mettant, dans les années 1820/1830, presque toute l'Ile du Nord en mouvement, générant de nombreuses guerres à la fois dans l'Ile du Nord et dans l'Ile du Sud et entraînant une véritable redistribution de la population.

Bien sûr, Hongi n'avait pas prévu toutes ces conséquences. Même si certains missionnaires avaient encouragé l'idée qu'il pût devenir "Roi Māori", Hongi n'était pas un conquérant. Il ne faisait aucun effort pour occuper les territoires des tribus vaincues.

Hongi n'était pas seulement un homme de guerre. A la maison, il était calme, gentil et respectueux. Il supervisait le travail dans les champs, travaillait aux côtés de son peuple pendant la pêche. Il avait au moins deux femmes - probablement plus.

Il traitait l'aînée de ses femmes, Turikataku, qui était aveugle, avec gentillesse. On a raconté qu'il lui demandait son avis, qu'il s'agisse de stratégie ou de problèmes de la vie quotidienne. Il aimait ses enfants, dont cinq lui ont survécu. La mort de son fils aîné, Hare Hongi, en 1825, l'a laissé déprimé et triste.

Même si l'exécution des prisonniers après les expéditions de guerre choquaient les missionnaires, pour Hongi ce n'était qu'un acte conforme à la tradition, qui devait raviver le "mana" (prestige) de ceux de ses hommes qui avaient été tués à ses côtés.

Le souhait de Hongi de rétablir l'équilibre du pouvoir entre son peuple et le Ngati Whatua fut en partie exaucé en 1825 quand les Nga Puhi, malgré la perte de leurs wakas brûlées par l'ennemi, ont gagné la bataille connue sous le nom de Te Ika-a-ranga-nui, qui a eu lieu entre la rivière Kaiwaka et le ruisseau Waimake.

Certains récits parlent de 1.000 Ngati Whatua morts contre seulement 70 Nga Puhi. Mais Hongi lui-même ne parle que de 100 ennemis tués. Parmi les morts des Nga Puhi se trouvait le fils de Hongi. Pour venger la mort de son fils, Hongi a mené des expéditions contre les membres restants de la tribu Ngati Whatua, dispersés dans le Waikato profond. Les hommes de Hongi commençaient à se plaindre de son éternelle insatisfaction.

Et, à partir de ce moment, la vie de Hongi devint difficile. Il avait du mal à se déplacer à cause d'une tumeur au genou. Une de ses femmes avait une liaison avec le beau-fils de Hongi. Lui-même, Hongi, était toujours déprimé par la mort de son fils aîné. Un malheur succédait à un autre, et le peuple commençait à croire que Hongi était victime de sorcellerie. Les missionnaires, quant à eux, le trouvaient très instable, et "toujours à la recherche d'un nouveau but à atteindre".

En 1826, Hongi décida de déménager de Waimate à Whangaroa, se réclamant des droits du peuple de son père, mais avec aussi d'autres motivations. Il voulait mener une expédition punitive. Les tribus locales, Ngati Uru et Ngati Pou, avaient pillé le bateau "Mercury", et elles harcelaient constamment la Mission Wesleyenne de Whangaroa.

Hongi craignait de voir les Européens quitter la région et, pour les protéger, décida de punir les populations responsables. En 1827 l'expédition arriva à Whangaroa. Quelques uns des habitants s'enfuirent aussitôt, d'autres furent chassés. Pendant leur retraite, les Ngati Uri mirent à sac la Mission Wesleyenne.

Hongi lui-même avait été blessé. Une balle de mousquet - un de ces mousquets qu'il avait tant convoités - lui avait traversé la poitrine. Pour aggraver les choses, sa femme Turikatuku mourut quelques jours après qu'il eût été blessé.

La dernière année de la vie de Hongi fut encore plus difficile. Il se préoccupait sans cesse de l'avenir. Il essaya de convaincre les missionnaires James Kemp et George Clarke de venir s'installer à Whangaroa, pensant que leur présence attirerait les bateaux européens.

Hongi organisa une expédition dans le Waikato pour venger la mort de Pomare 1, (guerrier Nga Puhi) en 1826. Il voulait prendre le port de Kororareka, dans la Baie des Iles, escale très appréciée des bateaux Européens.

Le 3 mars 1828, Hongi mourut à Whangaroa, des suites de sa blessure.

Bibliographie :
Ballara Angela, "Hongi Hika 1772 - 1828". Dictionary of New Zealand Biography, mise à jour le 11 February 2002. Url http://www.dnzb.govt.nz/
(Traduit de l'anglais en français par nous mêmes )

 

Liens

Tester vos connaissances

 

Attention : Ce site est un site personnel. J’essaie de vérifier au mieux les informations que vous y trouverez, en utilisant des sources différentes. Mais je vous conseille de visiter aussi les sites officiels concernant l’histoire de la Nouvelle-Zélande. Vous trouverez la liste de bon nombre d’entre eux sur ma page Links (sites en anglais).