Ce jeu se joue à deux,
sur un panneau de jeu ("papa takaro"),
ou en dessinant le jeu dans le sable ou l’argile.
Il y a généralement huit cases ("kewai") autour
du panneau de jeu – bien que certaines tribus jouent
avec plus de quarante cases – et il y a une case centrale ou "putahi".
Dans le jeu à huit cases, chaque joueur a quatre pièces
de jeu (le plus souvent des petites pierres de couleur différentes)
qu’il dispose de son côté du jeu, dans quatre cases
adjacentes.
Ensuite, chaque joueur à son tour doit bouger une de ses
pièces, soit sur le "putahi", au centre, soit sur
un des "kewai"
contigus. Vous ne pouvez pas sauter par-dessus une autre pièce,
ni en avoir plus d’une en même temps sur un "kewai" ou
sur le "putahi". Pour gagner, il faut placer ses pièces
de façon à rendre
l’adversaire incapable de bouger les siennes.
On disait qu’un joueur confirmé, dans un jeu à huit
cases, pouvait prévoir quarante déplacements à l’avance.
Le jeu paraît très facile, mais il n’en est
rien et les premiers colons l’ont vite compris : beaucoup
d’entre eux ont raconté dans leur journal comment ils
se sont, à maintes reprises, fait battre " à plate
couture" par des joueurs Māori. Il est arrivé qu’un
Māori jouant simultanément contre pas moins de dix Européens
arrive encore à les battre sans problème.
Ce n’est
qu’après 1850 que l’on a enregistré la
première victoire d’un colon sur un Māori. Mais à cette époque,
les compétences des Māoris en la matière avaient grandement
diminué, et le jeu ne présentait plus que peu d’intérêt.
|