La population Māori s'accrut
avec le temps. Des tensions commençaient à se faire
sentir entre les tribus pour les ressources de la chasse et de la
pêche. Et peu avant 1500, la construction des "pa"
commença.
Avant la construction du Pa (village fortifié),
les premiers colons ont vécu dans de petits villages, sans
défense, qui s'appelaient "kainga". Les kainga
se trouvaient généralement dans des sites abrités
près de la côte, souvent près des ports ou des
estuaires.
Le kainga comprenait une ou plusieurs habitations,
avec des constructions où stocker la nourriture et un endroit
pour la préparation communautaire des repas. La nourriture
était cuite dans la terre sur des pierres chaudes - une caractéristique
typiquement polynésienne.
La nourriture était cuite soit à l'extérieur,
en plein air, soit dans un endroit abrité, généralement
séparé de la maison principale. En Nouvelle-Zélande,
on a retrouvé des plans de maisons kainga sur des sites de
Palliser Bay, dans l'Ile du Nord, et ces plans datent des 12ème,
15ème et 16ème siècles.
Le plus célèbre des sites archéologiques
se trouve à Wairau Bar, dans le nord de l'Ile du Sud, et
ce site date du 11ème au 13ème siècle. Le site
de Wairau Bar semble avoir été un centre de fabrication
d'adzes en pierre (petites haches ou herminettes Māories en
pierre, qui servaient d'outils). Avec le temps, le kainga s'agrandit
et commença à être fortifié. Le kainga
a évolué quand les tensions concernant les droits
sur les régions riches en nourriture ont commencé
à apparaître.
Un Pa, par contre, est
une village fortifiée, avec des fossés, des talus et des palissades
qui l'entourent. Des fosses pour stocker de la nourriture étaient
creusées en dehors du périmètre des palissades.
Les guerres tribales étaient devenues fréquentes, et on peut répertorier
la construction de plus de 6000 "Pa".
Le Pa fortifié avait une organisation interne
beaucoup plus complexe que celui du kianga, plus petit. Le Pa avait
plusieurs endroits spécifiques pour préparer les repas,
le kainga n'en avait qu'un seul.
Avec l'arrivée des Européens et de leurs mousquets,
qui a conduit à la "Guerre des Mousquets" entre les tribus, le Pa
adapta ses moyens de défense et ses fortifications. Et les troupes
britanniques découvrirent, pendant les Guerres Néo-zélandaises,
qu'il était extrêmement difficile de s'emparer d'un Pa bien fortifié.
La bataille de "Gate Pa" en est un parfait exemple.
Les principaux points de repère naturels indiquaient
les frontières entre les tribus : montagnes, lacs ou rivières.
›Pa
:
"Autrefois le "pa", village fortifié, était
construit sur une butte ou une colline selon le même principe
que les oppida gréco-romains. Ainsi le chef du village
pouvait avoir une vue sur toute la région et surveiller
l'approche d'un
éventuel ennemi. Pour résister aux sièges,
les pas étaient protégés par une ou plusieurs
enceintes de fossés ou de palissades de bois. Le mot évolua
rapidement et devint, à l'époque des premiers
pionniers, synonyme de village ou de groupe d'habitations." Arcizet
1970, 102.
Le village traditionnel Māori, principalement constitué
de cases et bâti au sommet d'une colline, était entouré
d'une palissade en bois et de fossés; plus tard, le mot PA
a remplacé le mot kainga pour désigner n'importe quel
village; aujourd'hui le mot marae (ou kainga) remplace le mot PA.
Source : Dictionnaire Néo-Zélandais-Français.
Ewan Jones, Myreille Pawliez.
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