La route choisie
par les Français était similaire à celle prise par Tasman beaucoup
plus tôt.
Le 10 mars 1772, du Fresne aperçut la Nouvelle-Zélande. Les Français,
qui avaient la carte marine établie par Tasman, ont eu l'impression
d'être arrivés à l'endroit que ce dernier avait nommé "Murderer's
Bay" (la Baie des Meurtriers).
Du Fresne et du Clesmeur continuèrent vers le Nord, restant aussi
près de la côte que possible, passant devant le Hokianga Harbour
de Kupe. Tout au long de la côte, les Français remarquaient des
signes de vie.
Les deux bateaux entrèrent dans Spirits
Bay, (aujourd'hui Anchor Cove, ou Kapowairua, vers le point le plus
au nord de la Nouvelle-Zélande) à la recherche d'eau fraîche et
d'alimentation. Du Clesmeur et quelques marins descendirent sur
terre, et furent favorablement impressionnés par les maisons Māori,
et la façon dont la terre était cultivée.
Le 28 avril 1772, le "Mascarin" et le "Marquis de
Castries" partirent vers l'est. Le 4 mai, les deux bateaux
français ont jeté l'ancre dans la Baie des Îles (The Bay of Islands),
dans l'Île du Nord. Les premiers contacts avec les Māoris furent
chaleureux et amicaux car Cook avait réussi à gagner la confiance
des Māoris durant sa première visite.
Du Fresne baptisa cet endroit Port Marion, bien que Cook l'ait
déjà baptisé The Bay of Islands.
Pendant un certain temps, les Français sont restés à "Port Marion",
réparant leurs bateaux, faisant le plein de nourriture, soignant
leurs victimes du scorbut, et faisant du commerce avec les Māoris.
Les relations étaient, jusqu'alors, toujours chaleureuses et amicales.
Cependant, les Français ont commis, sans vraiment en comprendre
la signification, le crime impardonnable de profaner un lieu sacré
et tabou, et ceci malgré la mise en garde des Māoris. L'endroit
en question s'appelait Tacoury's Cove, ou Te Hue. L'acte commis
était inacceptable pour les Māoris, et risquait d'attirer sur
la tribu locale la colère des dieux et celle des autres tribus.
Cela entraîna la mort de du Fresne et d'autres marins, tués par
un groupe de Māoris très en colère. Les Français ont répliqué,
sous les ordres de Jules Crozet, Lieutenant de du Fresne. Instruments
de guerre en bois des Māoris contre mousquets des Français cela
aboutit à un bain de sang.
Environ 250 Māoris furent tués.
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