|
|
|
Dernière mise à jour de
cette page : 8 mai 2005 |
Te Rauparaha - grand guerrier
Māori |
|
Chef de la tribu Ngati-Toa |
Connu sous le nom "Napoléon
du Sud " |
Né vers 1768, décédé en 1849 |
Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora!
Ka mate! Ka mate! Ka ora! Ka ora!
Tenei te tangata puhuru huru
Nana nei i tiki mai, Whakawhiti te ra
A upane! ka upane!
A upane! ka upane!
Whiti te ra! Hi!!
Je vis! je vis! je meurs! je meurs!
Je vis! je vis! je meurs! je meurs!
Voici l'homme poilu
qui est allé chercher le soleil
et l'a fait briller à nouveau !
Le soleil brille !!
Le haka
de Te Rauparaha est sans doute le plus connu de tous les hakas.
On raconte que, vers 1820, Te Rauparaha venait d'échapper à une
tribu ennemie, le Ngati Tuwharetoa. Les guerriers du Ngati Tuwharetoa
approchaient. Te Rauparaha entendait déjà leurs incantations,
quand il rencontra Te Wharerangi, chef de la région Rotoaira,
et lui demanda sa protection. Te Whareangi, d’abord hésitant,
permit finalement à Te Rauparaha de se cacher dans son "kumara
pit", un genre de fosse où les Māoris stockaient
leurs kumaras (patates douces).
La tribu ennemie se rapprochait
encore et Te Rauparaha, bien que caché au fond de la fosse, était
certain d'être découvert et tué ; il se
répétait tout bas "je meurs, je meurs".
Quand il se rendit compte que ses ennemis ne l’avaient
pas trouvé , Te Rauparaha se mit à crier "Ka
Ora, Ka Ora ! je vis, je vis ! L'homme "poilu" qui est
allé chercher le soleil l'a fait briller à nouveau
! Le soleil brille". (Te Rauparaha parlait de Te Wharerangi,
qui était célèbre pour son corps très
velu.)
Littéralement , "Upane" veut dire "marches".
Peut-être Te Rauparaha criait -il "upane" à chaque
marche gravie pendant son retour vers le grand soleil et la liberté.
Une fois sorti de la fosse, Te Rauparaha aurait dansé son
Haka de joie devant les deux chefs, Te Wharerangi et Te Rangikoaea.
|
Biographie
de Te Rauparaha |
Te Rauparaha veut dire bourgeon, feuille
ou jeune branche du "paraha" (plante originaire de Nouvelle-Zélande.)
Te Rauparaha est un descendant de Hoturoa, son ancêtre
spirituel, chef du "waka" (pirogue) "Tainui",
arrivé en Aotearoa (Nouvelle-Zélande) avec un des
premiers groupes de colons polynésiens. Le "Tainui" aborda
finalement à Kawhia, sur la côte
ouest de l'Ile du Nord, entre Manukau et le Whanganui d'aujourd'hui.
C'est là que les ancêtres de Te Rauparaha s'installèrent,
et prospérèrent.
On pense que Te Rauparaha est né en 1768 à Te Taharou,
près de Kawhia, un an avant l'arrivée du Capitaine
Cook. Le père de Te Rauparaha est Werawera, chef de
la tribu Ngati Toarangatira (ou Ngati Toa.) Sa mère est
Parekohatu, de la tribu voisine Ngati Ruakawa.
Au moment de la naissance de Te Rauparaha, les tribus Tainui
occupent une grande partie de s terres autour de Kawhia. La branche
de la tribu de Te Rauparaha, le Ngati Toa, est devenue l'ennemie
féroce de la tribu voisine Waikato.
A cette époque, en Nouvelle-Zélande, il y a beaucoup
de guerres inter-tribales. La terre d'une tribu appartient à l'ensemble
de la tribu, et comme les territoires des différentes tribus
se touchent, de fréquentes disputes éclatent. Si
un Chef se sent insulté par les revendications d'un autre
Chef, "utu" (vengeance) est la loi. Les tribus Ngati
Toa et Waikato se font continuellement la guerre.
Te Rauparaha est encore un enfant, lorsque son père Werawera
est capturé et tué lors d'une bataille. (à cette époque
la coutume était de manger la chair des guerriers tués,
en particulier celle des chefs.)
Encore adolescent, Te Rauparaha se marie avec Marore, jeune fille
d'une autre tribu. Marore était destinée à Te
Rauparaha depuis sa naissance, comme c'était la coutume
dans les familles d'un rang élevé.
En grandissant, Te Rauparaha accompagne des groupes du Ngati
Toa dans des escarmouches autour de Kawhia. Le premier acte de
guerre de Te Rauparaha est d'organiser un "taua" (expédition
guerrière) pour envahir le territoire de la tribu Waikato.
Quelques membres de cette tribu avaient rendu visite aux Ngati
Toa (peut-être pendant un des rares moments de paix entre
les deux tribus), et il semble que ces visiteurs aient manqué de
respect (peut-être à leur insu) à la jeune
femme de Te Rauparaha.
La réaction de Te Rauparaha, en futur guerrier qu'il est
, ne se fait pas attendre. Te Rauparaha demande "utu" (vengeance),
et avec l'accord de ses chefs, il organise un "taua" contre
la tribu Waikato. Te Rauparaha rentre victorieux, ramenant
un bon nombre de prisonniers, parmi lesquels le chef Te Haunga.
A partir de ce moment, les relations entre le Ngati Toa et le
Waikato se dégradent sérieusement. Le succès
de cette escarmouche est le début de la carrière
de guerrier redouté de Te Rauparaha. Les qualités
du jeune homme commencent à attirer l'attention des chefs
Ngati Toa.
Te Rauparaha et les tribus de la région de Kawhia n'avaient
encore vu aucun européen. Les explorateurs étaient
passés devant Kawhia sans s'arrêter, et les baleiniers
et marchands s'étaient installés dans la Baie des
Iles, plus au Nord. Ce sont donc les tribus de l'extrême
nord qui se trouvèrent les mieux placées pour découvrir
les mousquets et les moyens d'en obtenir.
La tribu de Te Rauparaha ne connaissait pas encore cette arme
dévastatrice. On pense que Te Rauparaha réussit à obtenir
ses premiers mousquets vers 1810 - 1815, grâce à une
tribu alliée, le Ngati Maru, de la région de Hauraki.
Te Rauparaha dirige de fréquentes escarmouches et des "taua" contre
la tribu Waikato. Les deux tribus sont constamment en lutte,
se vengeant tour à tour des massacres et des meurtres et
s’affrontant
pour les droits de pêche, les droits à la terre, etc.
Entre temps, Te Rauparaha est devenu non seulement chef du Ngati
Toa, mais également chef de la tribu Ngati Ruakawa. Comme
le voulait la coutume, Te Rauparaha s’est marié avec
la veuve du chef de la tribu Ngati Ruakawa, qui, au moment de sa
mort, lui avait transmis son pouvoir. L'alliance de ces deux grandes
tribus renforça la force de frappe de Te Rauparaha. |
De 1819 à 1820,
plusieurs chefs Ngapuhi organisèrent une grande expédition dans
le sud. Le but de cette expédition était de venger la mort des guerriers
tués lors des batailles contre les tribus Waikato et Taranaki.
Les chefs qui menèrent les raids dans le sud avec Te Rauparaha
furent :
Te Rangihaeata (neveu de Te Rauparaha)
Tungia
Te RakoTe Kakakuru
Hiroa
Nohorua
Puaha
Tamaihengia
Tous ces guerriers étaient maintenant bien armés :
ils possédaient des mousquets.
Pour Te Rauparaha, il s’agissait également d’explorer
des terres situées plus au sud qui pourraient être
colonisées par son peuple. Les guerres incessantes avec
les Waikato avaient rendu intenable le séjour à Kawhia,
et il fallait absolument trouver un autre lieu pour y vivre.
La grande expédition guerrière descendit vers le
sud, jusqu'à Taranaki, puis vers la terre de la tribu Ngati
Maru, où une bataille couronnée de succès
permit de s’emparer du "pa" (village fortifié)
de Te Kerikeringa.
L'expédition continua vers le sud, traversant le pays
des Ngati Raunui et le Whanganui, avant d'arriver à Otaki
(extrême sud de l'Ile du Nord). Là, les guerriers
se reposèrent un certain temps.
Ce "taua" de Te Rauparaha fut mené par des hommes
nombreux et forts. Armée de mousquets, l'expédition
sema la terreur parmi les tribus ennemies, et fut victorieuse dans
toutes ses batailles. C'est depuis Otaki que Te Rauparaha aperçut
pour la première fois l'île de Kapiti, situé à l'entrée
du Raukawa Strait (détroit de Raukawa), qui sépare
les îles
du Nord et du Sud. Le nom Māori pour l'Ile du Sud est "Te
Wai Pounamu", ce qui signifie "eaux de jade". L'Ile
du Sud était connue pour sa richess e en jade.
E n rentrant à Kawhia, Te Rauparaha découvrit que
sa première femme, Marore, avait été tuée
par les Waikato.
Par vengeance, il organisa le meurtre d'un chef Waikato, déclenchant
de nouvelles et violentes escarmouches entre Ngati Toa et Waikato,
jusqu'à ce que Te Rauparaha et sa tribu, entre 1821 et 1822,
quittent définitivement Kawhia pour Otaki.
Pour convaincre son peuple, Te Rauparaha vanta les avantages
de ces terres plus australes : le jade de l'île du Sud, la
présence du "pakeha" (homme blanc) avec qui on
pouvait marchander pour obtenir des mousquets, l'abondance de la
nourriture. La conquête de Kapiti et de son emplacement stratégique était
aussi un des objectifs de Te Rauparaha.
C'est vers 1823 que les Ngati Toa décidèrent de
prendre Kapiti, déjà habitée par d'autres
tribus. Après plusieurs essais infructueux, Te Rauparaha
réussit finalement à prendre l'île. A cette époque,
Kapiti était connue sous le nom de Te Waewae Kapiti o Tararaua
Ko Rangitane, nom qui signifie "la frontière entre
les tribus de Rangitane et Ngati Tara", tribus qui habitaient
l'île avant sa conquête par Te Rauparaha.
Le Capitaine Cook, lorsqu’il arriva par le détroit
aujourd'hui nommé "Cook Strait" (détroit
de Cook) , entre les Iles du Nord et du Sud , donna à Kapiti
le nom de "Entry Island". (l'île de l'Entrée)
En 1828, Te Rauparaha se rendit entièrement maître
de la côte, de Wanganui jusqu'à Wellington, avec
accès vers l'Ile du Sud depuis l'Ile de Kapiti.
Les plus grandes batailles de Te Rauparaha eurent lieu pendant
l'année
1830. En 1832, après une autre série d'escarmouches,
il conquit une partie de l'Ile du Sud, depuis le Wairau (dans le
nord de l'Ile du Sud) jusqu'à Hokitika (sur la côte
ouest) et une partie de la côte est.
|
Rangiatea Church interior dated April
1995 by Graeme Simpson.
L'intérieur de l'église Rangiatea, Avril 1995, par
Graeme Simpson ©
© Copyright to Te Roopu Whakahaere o Rangiatea (Vestry) |
|
L'utilisation de cette image (sous quelque forme que ce soit) est
soumise à l'autorisation de Te
Roopu Whakahaere o Rangiatea
(Vestry). |
Mes sincères remerciements à Rangiatea
Church vestry (Te Roopu Whakahaere o Rangiatea) pour cet image.
|
En 1839, le jeune
missionnaire anglican Octavius Hadfield, âgé de 25
ans, arriva dans la région d'Otaki. Bien que Te Rauparaha
ne se soit jamais converti à la religion chrétienne,
une grande amitié se tissa entre le missionnaire et Te Rauparaha.
(Beaucoup plus tard, à la demande du Révérend
Hadfield, Te Rauparaha aida à la construction de l'église
de Rangiatea, à Otaki, (image ci-dessus) pour la tribu des
Ngati Awa, ses anciens ennemis. L'église fut construite
avec les arbres indigènes "Totara", abattus dans une forêt
en Otaki appartenant à Te Rauparaha. Rangiatea signifie "la
Résidence de l'Absolu". La construction de cette église était
achevée en 1851, deux ans après la mort de Te Rauparaha) |
L'affaire
"Wairau" -
1843 |
Cliquez
ici pour voir la location géographique du "Wairau"
Te Rauparaha était maintenant
installé à « Kapiti »,
une petite île stratégique à 5 kilomètres
au large de la côte de Wellington. De là, Te Rauparaha établit
avec les bateaux européens de passage un commerce de
fusils très florissant. Le plan de Te Rauparaha était
d’envahir l’Ile
du Sud « Te Wai Pounaumu ».
Bientôt Te Rauparaha eut à sa disposition un important
stock d’armes, obtenues en échange de pommes de terre
et de lin, deux produits particulièrement prisés
par les marchands européens.
Le premier acte de guerre de Te Rauparaha dans l’Ile du
Sud se situe vers 1827 – 28. Te Rauparaha et les guerriers
de sa tribu, le Ngati Toa, remontèrent la rivière
Awanui jusqu’au territoire de Wairau,
tout en organisant des raids en chemin. Lorsqu’ils furent
arrivés dans le Wairau ils livrèrent une grande bataille
et s’emparèrent de quatre « pa » ennemis.
Beaucoup de guerriers de la tribu ennemie furent tués ou
capturés .
La bataille du Wairau fut la première
victoire de Te Rauparaha dans l’Ile du Sud.
Quelques années plus tard, un certain Capitaine Stewart,
du « brig » (bâteau à voile à deux
mâts) “Elizabeth” accepta, en échange
d’un lot de lin, de prendre Te Rauparaha à son bord
jusqu’à Akaroa. Le but de ce voyage, pour Te Rauparaha, était
d’attaquer la tribu de Ngai Tahu à Akaroa. Cette tribu
habitait les grands espaces de l’île du Sud.
Vers 1832, Te Rauparaha contrôlait une grande partie de
l’île du Sud - du Wairau à Hakaroa (nom
Māori pour la péninsule de Banks) sur la
côte est, et jusqu’à Hokitika sur la côte
ouest.
|
La Compagnie
Néo-Zélandaise eut vent de rumeurs
selon lesquelles le gouvernement allait négocier avec le
chef Māori un Traité qui donnerait à la Couronne
Britannique un droit de préemption pour l’achat des
terres : en 1839, la Compagnie expédia en urgence
vers le détroit de Cook
son bateau “Tory”.
A bord se trouvaient des géomètres chargés
d’acheter des terres aux Māoris puis d’en faire le
relevé topographique pour les colons.
C’est le Capitaine
William Wakefield qui fut chargé de la mission par son frère
Edward Gibbon.
Les négociations de 1839 entre les agents de la Compagie
Néo-Zélandaise et les Māori, à propos de
l’achat de la plaine du Wairau, s’avérèrent
par la suite confuses et peu claires.
De plus, la Compagnie Néo-Zélandaise avait acheté des
terres en Nouvelle-Zélande avant même la signature du
Traité de Waitangi,
et les ventes antérieures à 1840
risquaient d’être invalidées. En outre, la Compagnie
mettait en vente des terres qui n’avaient pas encore été réellement
achetées aux Māori.
Beaucoup de futurs colons achetaient des terres à la Compagnie
Néo-Zélandaise, malgré la mise en garde du
gouvernement britannique rappelant que la légalité de
ces achats n’était pas garantie. Quant à la Compagnie
Néo-Zélandaise, elle continuait ses opérations,
sans tenir compte de la position du gouvernement britannique.
A la suite de négociations avec Te Rauparaha, une partie
des terres près de Port Whakatu avait été achetée.
Mais il fut rapidement évident qu’il n’y en aurait
pas assez pour satisfaire tous les acheteurs. Le colonel Edward Gibbon
Wakefield, en Grande Bretagne, en a été prévenu
aussitôt. L’équipe de sa Compagnie en place en
Nouvelle-Zélande l’a rassuré en affirmant que
les terres entre le Cap Farewell et le Cap Campbell étaient
assez vastes pour accueillir tous les colons.
Plus tard la Compagnie prétendit que le Wairau avait été inclus
dans la vente. Mais Te Rauparaha maintint qu’il n’en était
rien et s’opposa aux géomètres de la Compagnie.
Ce qui ajoutait encore à la confusion c’est
que, selon la tradition Māorie, la
terre perdue à la suite d’une guerre
n’appartenait pas vraiment au vainqueur. La tribu
vaincue considérait que sa terre ancestrale lui appartenait
toujours et si le vainqueur vendait la
terre obtenue par la force, la tribu d’origine contestait
la vente, continuant, quoi qu’il en soit, à essayer
de récupérer son bien. Or, Te
Rauparaha avait vendu des terres conquises par la force..
Après la signature du Traité,
les Britanniques ont nommé un certain M.
Spain pour vérifier les conditions de vente.
Le but était de rendre au Māori toute
terre achetée par des moyens douteux par
les Européens. C’était une bonne
initiative pour essayer de protéger le Māori. Malheureusement,
non seulement beaucoup de terres avaient été acquises
par faits de guerre, mais elles étaient souvent ensuite
passées de tribu en tribu au fil des batailles. Le bureau
créé pour s’assurer de la validité des
actes fut rapidement dans l’impossibilité de continuer.
Les agents de la Compagnie ne prêtèrent
aucune attention aux protestations de Te Rauparaha. Et lorsque le
15 avril 1843 les géomètres quittèrent Nelson
pour commencer un relevé topographique de la région
du Wairau, la tension s’intensifia entre la Compagnie et
les deux plus grands chefs de la région sud de l’île
du Nord – Te Rauparaha et son neveu Te Rangihaeata.
Te Rauparaha voyait une provocation dans les entreprises de Wakefield
et de ses géomètres. Accompagné de Te Rangihaeata
et d’ un autre guerrier, Hiko, il se rendit à Nelson,
pour se plaindre auprès de Wakefield. Les négociations échouèrent,
Te Rauparaha maintenant que le Wairau n’avait jamais été vendu
et Wakefield prétendant le contraire.
|
Les deux chefs
Māori intimèrent à Wakefield
l’ordre d’arrêter immédiatement le relevé topographique.
William Wakefield refusa, et demanda à son frère
Arthur de continuer le travail .
Pour Te Rauparaha, c’était une provocation de
plus. Avec Te Rangihaeta et un petit groupe de guerriers il entreprit
de harceler les géomètres dans leur travail. Ils
se saisirent d’eux et les réembarquèrent de
force. La maison d’un des géomètres fut incendiée.
Plus tard, Te Rauparaha et Te Rangihaeta furent poursuivis, et
inculpés d’incendie criminel : la Compagnie
Néo-Zélandaise avait fait pression sur le gouvernement
pour que Te Rauparaha soit arrêté. Elle voulait se
débarrasser de lui pour s’emparer du Wairau. L’incendie était
l’occasion idéale.
Un groupe d’Européens armés, avec à sa
tête le Chef de Police H. Thompson, partit pour arrêter
Te Rauparaha. En arrivant au pa de Te Rauparaha, Thompson voulut
mettre les menottes au Chef. Cela rendit Te Rangihaeta furieux :
il clamait qu’il était « chez lui »,
et que les Māori n’étaient jamais allés
en Angleterre prendre les terres des Britanniques. Dans le grave
tumulte qui s’ensuivit, neuf Européens et sept Māori
furent tués. Les hommes de Wakefield furent obligés
de se rendre.
Lorsqu’il s’agit de discuter du sort des captifs,
Te Rauparaha inclinait, quant à lui, à épargner
leurs vies. Mais Te Rangihaeta exigeait « utu » -
vengeance- : sa femme Te Rongo avait été tuée
pendant l’échauffourée. « Utu » était
la coutume Māorie, et Te Rauparaha accéda à la demande
de son neveu.
Les treize prisonniers Européens furent donc
tués,
et parmi eux Arthur Wakefield.
Te Rangihaeta tua lui-même la plupart des prisonniers avec
son « mere » (club). Toute cette violence
aurait pu être évitée si les Européens
n’avaient pas décidé de passer les menottes à un
des plus puissants guerriers du pays, et cela au sujet d’ une
vente de terre plus que douteuse.
La nouvelle de cette explosion de violence se répandit à travers
le pays. La colonie européenne était sous le choc.
Le gouvernement admit officiellement que l’entêtement
inconscient de Wakefield avait provoqué les Māori.
Cet épisode est devenu célèbre en Nouvelle-Zélande
sous le nom de “l’Affaire Wairau”. |
La capture de Te Rauparaha |
Finalement, Te Rauparaha fut arrêté par le Gouverneur de Nouvelle-Zélande,
George Grey, qui prit comme prétexte les escarmouches entre Māori
et colons aux environs de Hutt, dans la région de Wellington.
Le
2 avril 1846, deux colons furent assassinés par un chef Ngati Rangatahi.
Te Rauparaha informa le Gouverner Grey, par écrit, qu'il n'avait
pas participé à ces assassinats.
D'autres escarmouches furent menées contre les colons. Le Māori
surpassait largement l'Européen dans ce type d'actions de guérilla,
dont les Européens n'avaient aucune expérience. Bien que Te Rauparaha
n'ait jamais participé à ces raids, Wakefield, de la "Compagnie
Néo-Zélandais" soutint constamment auprès de Grey que Te Rauparaha
n'était pas digne de confiance.
Ce fut le neveu de Te Rauparaha, Te Rangihaetea, qui participa
à ces raids. Et Te Rauparaha n'intervint pas pour empêcher les actions
de son neveu.
Le 23 juillet 1846, Grey, influencé par les rapports sans fondement
de Wakefield, envoya 200 hommes pour capturer Te Rauparaha. Le chef
guerrier, alors âgé et malade, ne s'attendit pas à l'arrivée des
européens chez lui. Il fut surpris dans son "Pa", (village fortifié)
et arrêté par l'Inspecteur de Police et ses hommes. A aucun moment
ni Te Rauparaha ni ses guerriers ne résistèrent à son arrestation.
Te Rauparaha donna l'ordre à Tamihana, son fils, converti à la
religion chrétienne, d'empêcher les tribus de mener des attaques
contre les colons pour venger son arrestation.
Te Rauparaha fut emprisonné sans jugement, et sans charges contre
lui. Il n'a jamais été jugé, mais Grey a finalement formulé contre
Te Rauparaha des charges vagues et sans fondement - principalement
pour satisfaire "La Compagnie néo-zélandaise" et Wakefield.
Selon le missionnaire, le Révérend
Henry Williams, qui a rendu visite à Te Rauparaha pendant son
emprisonnement, ni Te Rauparaha ni son peuple, le Ngati Toa,
ne comprenaient la raison de son arrestation.
Grey a finalement relâché Te Rauparaha en 1848, après 18 mois d'emprisonnement. Te Rauparaha a rejoint sa tribu, le Ngati
Toa, qui avait attendu patiemment son retour. Au moment de sa
libération, Te Rauparaha
ne savait pas que la condition en avait été la vente de la terre
du Wairau. Grey avait acheté le Wairau, cette terre qui
avait été défendue si vigoureusement par Te Rauparaha et son neveu
Te Rangiheatea.
"La Compagnie néo-zélandaise" était impliquée dans l'organisation
de cette vente. C'était Tamihana, Puaha et Matene Te Whiwhi qui
avaient signé l'acte de vente du Wairau en faveur de Grey et de
"La Compagnie". On avait dit à Tamihana, Puaha et Matene Te Whiwhi
que la vente du Wairau était le seul moyen d'obtenir la liberté
de Te Rauparaha.
Te Rauparaha est décédé le 27 novembre 1849.
|
Attention : Ce site est un site personnel. J’essaie de vérifier au mieux les informations que vous y trouverez, en utilisant des sources différentes. Mais je vous conseille de visiter aussi les sites officiels concernant l’histoire de la Nouvelle-Zélande. Vous trouverez la liste de bon nombre d’entre eux sur ma page Links (sites en anglais). |
|