A cette époque,
il n'y avait pas encore de colonie française dans le Pacifique.
Soixante baleiniers français environ faisaient régulièrement la
traversée entre la France et la Nouvelle Zélande pour se livrer
à cette pêche lucrative. L'huile des baleines néo-zélandaises alimentait
les lampadaires qui illuminaient les rues de Paris. Une annexion
française de l'Ile Sud de la Nouvelle Zélande ( un quart de la taille
de la France), avec une population de seulement 3 à 4 mille Māoris,
aurait été parfaite pour les besoins de la France.
L'Ile du Nord était déjà bien peuplée de colons britanniques, et
une annexion britannique de la Nouvelle Zélande était en vue. Il
fallait agir vite si l'Ile du Sud devait devenir Française.
Langlois pensait qu'Akaroa, sur la Péninsule de Banks, ferait une
excellente base française, et il commença à établir un projet pour
annexer l'Ile du Sud pour le compte de la France. Avant de rentrer
en France, Langlois a obtenu les signatures de douze chefs Māori,
des tribus Ngai-Tahu.
(cliquez
ici pour un plan (25k) historique de la Nouvelle-Zélande)
Selon le document, en français, en date du 2 août 1838, une très
grosse partie de la Péninsule de Banks était achetée aux Māoris,
pour mille francs français. Les Māoris ont reçu tout de suite
150 francs, sous forme de :
- Deux manteaux
- Six pantalons
- Douze chapeaux
- Deux paires de chaussures
- Un pistolet
- Deux chemises
Le reste devait être versé lorsque Langlois reviendrait prendre
possession de la terre.
A son retour en France, en mai 1839,
Langlois vendit la terre de la Péninsule de Banks à un groupe d'hommes
d'affaires venant de Nantes et de Bordeaux. Par la suite, ce groupe
monta "La Compagnie Nanto-Bordelaise". La Compagnie réussit à intéresser
l'ex-premier ministre et industriel, le duc Decazes, au projet de
la colonisation de l'Ile du Sud.
Au départ il ne fut pas facile de convaincre la France de l'intérêt
du projet, bien que le premier ministre, le Maréchal Soult, ait
soutenu les propositions de Langlois dès le départ. Mais, grâce
à l'appui du Maréchal Soult, les représentants du Gouvernement français
finirent par obtenir, le 11 décembre 1839, une signature d'accord
du roi Louis Philippe.
Le Gouvernement versa une subvention en faveur de la Compagnie
Nanto- Bordelaise, et mit à disposition un bateau pour le transport
des colons français ainsi qu'un navire de guerre. Le point délicat
était maintenant d'annexer l'Ile du Sud sans provoquer les Britanniques,
déjà bien installés dans l'Ile du Nord. On espérait que le Capitaine
Lavaud, Commissaire du Roi de France, pourrait tout simplement prendre
l'Ile du Sud au nom de la France ; mais finalement on opta pour
une solution plus diplomatique. Il fallait tout simplement acheter
de plus en plus de terre aux Māoris, pour y installer les colons
français. Par la suite, l'Ile du Sud serait déclarée terre française.
Un groupe de colons quitta Rochefort, France, en Mai 1840, sur
le bateau "Comte de Paris", sous le commandement de Langlois. Le
"Comte de Paris", nommé après le petit-fils du Roi
Louis Philippe né le 24 août 1838, quitta la France
un mois après le navire de guerre "L'Aube", sous le commandement
du Capitaine Lavaud. Le Capitaine Lavaud allait représenter le gouvernement
français jusqu'à l'arrivée d'un gouverneur. |