Suzanne Aubert - Une femme d'exception |
Une femme déterminée.
Déjà jeune fille, Suzanne avait des idées bien arrtées sur la façon
dont elle voulait mener sa vie.
Née en 1835 à St Symphorien de Lay, (France) elle est élevée dans
une famille traditionnelle qui souhaite avant tout que leur fille
se marie. Pourtant, Suzanne a d'autres projets et elle se découvre
rapidement une passion pour la medecine et la chimie. Obligée d'étudier
en cachette (les amphithéàtres sont à l'époque réservés aux hommes),
elle parvient tout de même à acquérir des connaissances importantes
en herboristerie et en pharmacie.
Inspirée par le Curé d'Ars et les soeurs maristes de Lyon, elle
décide de devenir missionnaire. Inlassablement, elle essaye de convaincre
ses parents du bien-fondé de sa vocation. Devant leur intransigeance,
elle finit par s'enfuir et se rend au Havre pour suivre Pompallier
en Nouvelle-Zélande.
Première période à Auckland décevante.
Après 4 mois de traversèe àbord du General Teste, Suzanne Aubert
arrive à Auckland en Décembre 1860, en compagnie de trois autres
soeurs françaises. Quelques années seulement après la signature
du traité de Waitangi, les relations entre maoris et pakehas ne
sont pas au beau fixe.
Auckland est une ville de garnison où il est dangereux de sortir
quand on est un religieuse étrangère.
Suzanne est intégrée dans une communauté religieuse majoritairement
irlandaise en charge d?'éduquer les demoiselles de la bonne société.
Déception pour Suzanne qui espérait aider les plus démunis. La collaboration
se passe mal, et deux ans plus tard les quatre soeurs créent une
nouvelle communauté, la communauté de la sainte famille - premier
ordre qui acceptera des soeurs maories.
Suzanne, qui est devenue entre temps soeur Mary Joseph, se consacre
à l'enseignement des jeunes filles maories. Ses méthodes sont très
inhabituelles car orientées vers l'art et la musique (elle adapte
des chansons françaises avec des paroles en maori).
En parallèle, Pe Ata (première soeur maori) lui fait découvrir
la culture de son peuple et l'entraine en dehors du couvent. Elle
discute avec les anciens et participe à la vie du village au Marae.
En 1868, Pompallier quitte la NZ en laissant l’évêché endetté,
obligeant Suzanne Aubert à faire appel à des dons pour maintenir
la congrégation à flots. Mais les maoris ne sont plus prioritaires
et les idées modernes de soeur Mary Joseph dérangent. Le nouvel
évêque, Dr T.W.Croke demande à soeur Mary Joseph de rentrer en France.
Suzanne quitte Auckland et trouve sa
voie.
Une nouvelle page se tourne pour Suzanne. En 1871, elle répond
à l’invitation du père Euloge Reignier et rejoint une petite congrégation
à Meeanee. C’est une véritable bouffée d’air pour elle, elle retrouve
des français beaucoup plus ouverts d’esprit.
Ne tenant pas en place, elle parcourt les chemins de Hawkes Bay
à la recherche de nouvelles plantes et de nouvelles potions thérapeutiques.
Les maoris souffrent des nouvelles maladies apportées par les colons
et soeur Mary Joseph commence à se faire connaître comme Mary «
le médecin ». Elle discute avec les anciens maoris et se sert de
leurs connaissances des plantes pour améliorer ses remèdes.
Une nouvelle page se tourne pour Suzanne. En 1871, elle répond
à l'invitation du père Euloge Reignier et rejoint une petite congrégation
à Meeanee. C'est une véritable bouffée d'air pour elle, elle retrouve
des français beaucoup plus ouverts d'esprit.
Ne tenant pas en place, elle parcourt les chemins de Hawkes Bay
à la recherche de nouvelles plantes et de nouvelles potions thérapeutiques.
Les maoris souffrent des nouvelles maladies apportées par les colons,
et soeur Mary Joseph commence à se faire connaitre comme "Mary
le médecin". Elle discute avec les anciens maoris et se sert
de leurs connaissances des plantes pour améliorer ses remèdes.
En 1870, Suzanne s'inquiète de plus en plus du manque de respect
et de dialogue entre les communautés. Elle s’atèle à l'écriture
d'un dictionnaire anglais maori intégrant des notions jusque là
inexistantes. Les anciens lexiques partaient du principe que la
seule utilité de communiquer avec un maori était son embauche et
les ordres à lui donner.
Suzanne s'applique à intégrer des notions de partage, de jeux et
de découverte dans son dictionnaire de plus de 100 pages (livre
qui fait encore référence actuellement "New and complete manual
of Maori conversation" (1885)?.
Une volonté à toute épreuve.
Sa connaissance approfondie du langage maori la conduit à Jérusalem
sur les bords de la rivière Wanganui. Envoyée par l'évèque Redwood,
elle est en charge de la santé et de l'éducation de plus de 2000
personnes.
En quelques années, un dispensaire, une église, une école et une
ferme avec vergers sont construits. Devant le nombre d'enfants abandonnés,
Suzanne Aubert décide également de créer un orphelinat. Celui ci
accueille surtout des enfants blancs, abandonnés par des mères célibataires
mises au banc de la société àcause de leur statut.
En mai 1892, soeur Mary Joseph crée l'ordre des soeurs de la compassion.
Pour faire vivre sa communauté, elle commercialise ses remèdes avec
beaucoup de succès.
Ses activités l'amènent à se rendre de plus en plus souvent à Wellington.
L'état providence en phase de création n'arrive pas à s'occuper
de tous, et Suzanne décide de prendre les choses en main.
En 1899, Suzanne ouvre la première "soupe populaire"
de Nouvelle-Zélande, ainsi qu'un dispensaire (St Joseph's Home)
qui s'occupe des handicapés et des sans- abris malades. Elle parcourt
les rues de la ville avec un panier à roulettes pour récolter des
dons pour ses oeuvres. En parallèle, elle propose un service de
crèches aux mères qui ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants
pendant la journée, idée révolutionnaire pour l'époque.
En 1907, elle ouvre le Lady's Home of compassion afin d'accueillir
les orphelins de Jérusalem et d'ailleurs. Le projet soulève les
foules et des centaines de personnes l'aideront sur ce projet. Le
projet s'exporte à Auckland en 1910 avec la construction du St Vincent's
Home of compassion.
Le travail de soeur Mary Joseph est cependant très controversé,
on lui reproche de pousser les femmes à la débauche en offrant un
toit à leurs enfants illégitimes. De plus le caractère non confessionnel
de ses oeuvres dérange sa hiérarchie, qui voudrait qu'elle ne s'occupe
que des catholiques. Les obstacles sont de plus en plus nombreux
et mènent à la fermeture de St Vincent's Home of Compassion en 1916.
Soeur Mary Joseph est obligée d'aller à Rome, demander au pape
de placer son ordre sous l'autorité directe du Vatican et non plus
de l'évèque Redwood. En avril 1917, le pape signe le décret et accorde
à soeur Mary Joseph tout pouvoir de décision. Après plus de 6 ans
en Europe, elle revient en Nouvelle-Z?lande, où les soeurs ont continué
son oeuvre.
Très affaiblie, elle s'éteint le 1er octobre 1926 à l'âge de 91
ans.
La vie exemplaire de cette femme est aujourd'hui en phase d'etre
récompensée, le Vatican étudie en effet son dossier pour une possible
canonisation. Femme de foi et de compassion, chaleureuse mais sans
concessions, elle a su aller au bout de son rêve, et imprimer son
oeuvre dans la durée.
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